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NATURE


Il est peu de maladies qui aient donné lieu à autant de dissidences sur sa nature que celle de la gourme. Malgré la diversité des interprétations qui se sont produites sur ce point de médecine, il est possible de les classer presque toutes sous les quatre doctrines de l’humorisme, du naturisme, du solidisme et de l’électisme.

Les anciens hippiâtres et les vétérinaires qui vivaient avant l’ère de Broussais, considéraient cette affection comme une maladie dépuratoire, comme une maladie qui avait pour conséquence favorable d’éliminer du corps du jeune cheval une humeur nuisible à sa santé. Ils se basaient, pour admettre cette action dépuratoire, non pas sur l’analyse minutieuse et approfondie des phénomènes qui accompagnent cette maladie, mais sur l’observation pure des effets immédiatement consécutifs à la gourme, l’expérience leur ayant démontré qu’un cheval sur lequel la gourme a suivi franchement ses périodes est moins exposé à tomber malade que celui qui n’en a pas subi les atteintes.

Chabert et Boutrole considéraient la gourme, le premier comme une maladie critique, parfois compliquée de spasmes, et le second comme un effort dépurateur de la nature.

Garsault, Paulet, Ryding la regardaient comme un catarrhe ou rhume, une inflammation flegmoneuse de la gorge et des glandes salivaires.