Page:Bruneau - Musiques d’hier et de demain, 1900.djvu/158

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.


SAPHO

J’ai toujours pensé que le drame lyrique, la comédie musicale pouvaient s’accommoder fort bien de la modernité du décor, du costume, de l’action et des caractères ; et cela je le pense aujourd’hui comme je le pensais hier, comme je le penserai demain. J’ai fait, à cet égard, des expériences personnelles et je n’ai pas cessé et je ne cesserai pas de revendiquer par ma plume le droit pour le compositeur de réunir en une pièce de son choix les êtres qui lui plaisent, de mettre ces êtres dans le milieu d’humanité qui lui agrée, de les habiller à sa guise, de leur prêter le langage qui lui convient, sous certaines conditions, cependant, sans lesquelles, selon moi, notre art s’abaisse, passe à un rang peu digne de lui, devient même inutile ou, qui plus est, gênant.

À ce sujet, des flots d’encre ont déjà coulé. Il