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JAVOTTE

d’émotion passionnée, elle danse et une lourde bourrée met tout le monde en joie. Mais la cloche tinte ; paysans et paysannes quittent le bal, vont aux vêpres dont la plaisante psalmodie en quintes et en octaves n’attire point Javotte et Jean qui, restés seuls, sont surpris par le père et la mère. L’enfant demande pardon et retourne à la maison où ses parents l’enferment pour aller eux-mêmes se divertir à la fête. Les souvenirs de cette fête que l’orchestre évoque de délicieuse façon troublent fort Javotte, l’empêchent de faire le ménage, de filer, de tricoter en paix. Ah ! si elle pouvait danser avec son amoureux ! Précisément, celui-ci escalade la fenêtre, saute dans la chambre. Ils valsent et se sauvent et les parents, revenus très gris, sont furieux. Ils ont le vin triste, comme l’indique leur thème claudicant, mineur cette fois.

Le garde champêtre, qui, lui aussi, a bu un coup et dont le « Brigadier, vous avez raison » se hérisse de dissonances, arrive en un mauvais moment. On le rosse et la bataille est réglée dans la manière des antiques pantomimes des Hanlon-Lees. Au concours de danse, à la fête du soir, que traversent des harmonies de mirlitons, Javotte remporte le prix et la fanfare des sapeurs-pompiers, sur le mode apothéotique, célèbre son triomphe, son prochain ma-