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GWENDOLINE

et plus joyeuse aussi. Elle court dans les broussailles, cueille des fleurs et veut se faire aider par Harald qui, après des hésitations et des révoltes, y consent pourtant. Puis elle saisit gaiement son rouet, tourne le fuseau et fredonne une très naïve ballade. Comme Hercule aux pieds d’Omphale, Harald va s’asseoir au rouet, mais sa chanson est un cri de guerre et, dans sa voix, elle sonne maintenant ainsi qu’un cliquetis d’épées. « Chante la mienne, Harald ! » En enfant docile, il va obéir, lorsqu’il est surpris par les Saxons et les Danois et quand Armel, sur sa demande pacificatrice, consent à lui donner Gwendoline, revenu au rouet, tandis que le rideau tombe, il répète maintenant la ballade, et, vaincu dans l’éternelle lutte, se prend au piège éternellement tendu.

Un prélude, d’allure apaisée et de teinte vaporeuse, précède le second acte. Au milieu de thèmes divers, le motif de Gwendoline circule, se transforme et se développe de la plus heureuse façon. En la chambre nuptiale, pendant que chante au loin le chœur de fête des filles saxonnes, le vieil Armel, avec ses compagnons, prépare une terrible vengeance : Tout à l’heure, les Danois vont périr dans l’incendie qui, par son ordre, s’allumera. La situation est dramatique et le compositeur a su en tirer un remar-