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OTHELLO

l’heure qui passe : effroi d’un souffle de vent, terreur de la venue d’Othello, préparation au sommeil prochain. Tombée à son prie-Dieu, la condamnée murmure tout bas, sur une unique note poignante, l’ave Maria, et sa voix s’élève en prière navrée à la Vierge consolatrice. Elle dort, étendue sur son lit, quand Othello entre, accompagné par un dessin sinistre des contrebasses. Tandis qu’il se penche vers Desdémone, l’orchestre rappelle le motif du baiser, et, aussitôt, brutale, brève, terrible, s’engage la scène du meurtre. Des coups à la porte, des gens qui surgissent dans le vide instrumental, prouvant l’innocence de la victime, Othello se frappant, roulant au pied du lit, balbutiant une dernière fois le thème d’amour, et le rideau tombe.

Ce dernier acte, humain, douloureux et simple, est une des plus émouvantes choses qui soient sorties de la plume de M. Verdi.