Page:Brunetière - Honoré de Balzac, 1906.djvu/184

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et, si l’on veut d’ailleurs que nous la jugions ensemble, nous et lui, en juges impartiaux, ne faut-il pas bien que l’enquête ait été complète ? Elle ne peut l’être évidemment que si nous accordons à toutes les parties de la vie, non pas du tout la même importance, — rien ne serait moins conforme à la réalité, — mais le même intérêt d’observation ; et c’est ce que signifie précisément la doctrine de la subordination ou de la soumission à l’objet. Naturalistes, nous n’avons pas le droit de trouver l’éléphant plus intéressant que le ciron, et s’il arrive que l’un des deux doive occuper dans l’échelle biologique une place plus considérable que l’autre, cela ne tient à aucune raison qui relève de notre libre choix.

On pourrait peut-être expliquer par cette « indifférence au sujet » les insuccès réitérés de Balzac au théâtre ; et, en effet, de cinq ou six pièces que l’on a de lui, si son Mercadet se trouve être encore jouable, c’est qu’il a été refait par ce maître charpentier qui avait nom Adolphe d’Ennery. On ne conçoit pas de drame ou de comédie sans un « sujet, » c’est-à-dire une aventure, dont le commencement, le mi-