Page:Brunetière - Honoré de Balzac, 1906.djvu/303

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tions, et que, sans vouloir lui en faire un reproche, mais en simple observateur, nous disions de cette œuvre qu’elle est singulièrement « inégale » et « disproportionnée ».

Elle est « disproportionnée », si la représentation qu’elle nous offre de la vie est manifestement incomplète ; et, par exemple, si trois récits en tout sur une centaine d’ouvrages : le Médecin de campagne, le Curé de village et les Paysans, consacrés à la « vie de campagne », n’expriment certes pas l’importance relative, même à l’heure qu’il est, de nos populations rurales, dans la structure et dans le fonctionnement organique de notre société française. Ils sont tous les trois au nombre des plus beaux de Balzac, mais ils sont insuffisants ! On ne voit pas non plus, ou à peine, figurer l’artisan, dans la Comédie humaine, ni l’ouvrier de la grande industrie, qui n’était pas, à la vérité, très nombreux du temps de Balzac, entre 1830 et 1850, ni surtout caractérisé par des traits bien particuliers ; mais