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NAUTILES.

Comme le siphon, non plus que la coquille, n’offre aucune ouverture à travers laquelle le fluide puisse pénétrer à l’intérieur des chambres[1], il s’ensuit que ces cavités ne contiennent autre chose que de l’air, et qu’elles ont par conséquent à soutenir une forte pression toutes les fois qu’elles se trouvent au fond de la mer. C’est pour résister à cette pression que plusieurs dispositions ont été introduites dans la construction de la coquille.

D’abord ses parois externes sont construites d’après les mêmes principes que l’arche d’un pont[2], et de telle sorte qu’elles

    noir que l’on rencontre souvent conservé à l’état carbonisé dans les ammonites fossiles.

    Des bords de l’ouverture pratiquée dans chacune des cloisons transversales pour le passage du siphon (Pl. 54, fig. 1, y, y.), s’élève une sorte de collier formé de la subsistance même de la coquille, lequel se projette en arrière, et s’étend jusqu’au quart environ de la distance des deux cloisons. Ce sont ces colliers qui impriment, au siphon la direction qu’il doit prendre pour traverser les chambres successives ; et ils lui offrent en outre un appui ferme quand il est distendu par le liquide. On voit des colliers semblables sur les cloisons transversales d’un nautile fissile (pl. 32, fig. 2, e, et fig. 3, e, 1, et pl. 33). En traversant cette suite de supports très rapprochés, le siphon, lorsqu’il est distendu, se partage en une série de compartiment courts, ou de petits sacs de forme ovale, dont chacun communique avec les sacs voisins par une ouverture ou goulot étroit qu’entoure et que soutient fixement le collier de chacune des cloisons transverses. (Pl. 32, fig. 2, 3, et planche 33.)

    La force de chacun de ces sacs est accrue par la brièveté de l’espace qui existe entre ses deux extrémités ; et le tube membraneux tout entier, partagé ainsi en trente ou quarante compartimens distincts, tire, de cette division même plus de force pour résister à l’expansion du fluide qui est introduit dans son intérieur.

  1. M. Owen nous apprend qu’il est impossible que l’eau pénètre dans les chambres aériennes par les ouvertures des cloisons que traverse le siphon ; car la circonférence du manteau, qui donne naissance au siphon, est solidement attachée à la coquille par une ceinture cornée imperméable à toute espèce de liquide. — Mémoire sur le Nautilus Pompilius, p. 47.
  2. Pl. 31, fig. 1 et pl. 32, fig. 1.