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Page:Buffon - Histoire naturelle, 1st edition, vol. 1, 1749.djvu/152

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d’ailleurs on fait attention à la densité, à la fixité & à la solidité de la matière dont elles doivent être composées, pour souffrir, sans être détruites, la chaleur inconcevable qu’elles éprouvent auprès du soleil, & si on se souvient en même temps qu’elles présentent aux yeux des observateurs un noyau vif et solide, qui réfléchit fortement la lumière du soleil à travers l’atmosphère immense de la comète qui enveloppe & doit obscurcir ce noyau, on ne pourra guère douter que les comètes ne soient composées d’une matière très-solide & très-dense, & qu’elles ne contiennent sous un petit volume une grande quantité de matière ; que par conséquent une comète ne puisse avoir assez de masse & do vîtesse pour déplacer le soleil, & donner un mouvement de projectile à une quantité de matière aussi considérable que l’est la 650me partie de la masse de cet astre. Ceci s’accorde parfaitement avec ce que l’on sçait au sujet de la densité des planètes, on croit qu’elle est d’autant moindre que les planètes sont plus éloignées du soleil & qu’elles ont moins de chaleur à supporter, en sorte que Saturne est moins dense que Jupiter, & Jupiter beaucoup moins dense que la terre ; & en effet, si la densité des planètes étoit, comme le prétend Newton, proportionnelle à la quantité de chaleur qu’elles ont à supporter, Mercure seroit sept fois plus dense que la terre, & vingt-huit fois plus dense que le soleil, la comète de 1680 seroit 28 000 fois plus dense que la terre, ou 112 000 fois plus dense que le soleil, & en la supposant grosse comme la terre, elle contiendroit