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Page:Buffon - Histoire naturelle, 1st edition, vol. 1, 1749.djvu/46

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l’Histoire Naturelle

avoir lieu lorsqu’il s’agira de divisions aussi générales que l’est celle-ci, surtout si l’on ne rend pas ces divisions exclusives, et si l’on ne prétend pas y comprendre sans exception, non seulement tous les êtres connus, mais encore tous ceux qu’on pourrait découvrir à l’avenir. D’ailleurs, si l’on y fait attention, l’on verra bien que nos idées générales n’étant composées que d’idées particulières, elles sont relatives à une échelle continue d’objets, de laquelle nous n’apercevons nettement que les milieux, et dont les deux extrémités fuient et échappent toujours de plus en plus à nos considérations, de sorte que nous ne nous attachons jamais qu’au gros des choses, et que par conséquent on ne doit pas croire que nos idées, quelque générales qu’elles puissent être, comprennent les idées particulières de toutes les choses existantes et possibles.

La seconde objection qu’on nous fera sans doute, c’est qu’en suivant dans notre ouvrage l’ordre que nous avons indiqué, nous tomberons dans l’inconvénient de mettre ensemble des objets très-différents ; par exemple, dans l’histoire des animaux, si nous commençons par ceux qui nous sont les plus utiles, les plus familiers, nous serons obligés de donner l’histoire du chien après ou avant celle du cheval, ce qui ne paraît pas naturel, parce que ces animaux sont si différents à tous autres égards, qu’ils ne paraissent point du tout faits pour être mis si près l’un de l’autre dans un traité d’Histoire Naturelle ; et on ajoutera peut-être qu’il aurait mieux valu suivre la méthode