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Page:Buffon - Histoire naturelle, 1st edition, vol. 1, 1749.djvu/47

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Manière de traiter

ancienne de la division des animaux en Solipèdes, Pieds-Fourchus et Fissipèdes, ou la méthode nouvelle de la division des animaux par les dents et les mamelles, etc.

Cette objection, qui d’abord pourrait paraître spécieuse, s’évanouira dès qu’on l’aura examinée. Ne vaut-il pas mieux ranger, non seulement dans un traité d’Histoire Naturelle, mais même dans un tableau ou partout ailleurs, les objets dans l’ordre et dans la position où ils se trouvent ordinairement, que de les forcer à se trouver ensemble en vertu d’une supposition ? Ne vaut-il pas mieux faire suivre le cheval qui est solipède, par le chien qui est fissipède, et qui a coutume de le suivre en effet, que par un zèbre qui nous est peu connu, et qui n’a peut-être d’autre rapport avec le cheval que d’être solipède ? D’ailleurs n’y a-t-il pas le même inconvénient pour les différences dans cet arrangement que dans le nôtre ? un lion parce qu’il est fissipède ressemble-t-il à un rat qui est aussi fissipède, plus qu’un cheval ne ressemble à un chien ? un éléphant solipède ressemble-t-il plus à un âne solipède aussi, qu’à un cerf qui est pied-fourchu ? Et si on veut se servir de la nouvelle méthode dans laquelle les dents et les mamelles sont les caractères spécifiques, et sur lesquelles sont fondées les divisions et les distributions, trouvera-t-on qu’un lion ressemble plus à une chauve-souris, qu’un cheval ne ressemble à un chien ? ou bien, pour faire notre comparaison encore plus exactement, un cheval ressemble-t-il plus à un cochon qu’à un chien, ou un chien ressemble-