Aller au contenu

Page:Buffon - Histoire naturelle, 1st edition, vol. 1, 1749.djvu/88

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

dans les entrailles de la terre ; là est une mer intérieure où se rendent cent rivières qui y portent de toutes parts une énorme quantité d’eau, sans jamais augmenter ce lac immense, qui semble rendre par des voies soûterraines tout ce qu’il reçoit par ses bords ; & chemin faisant je reconnois aisément les pays anciennement habitez, je les distingue de ces contrées nouvelles où le terrein paroît encore tout brut, où les fleuves sont remplis de cataractes, où les terres sont en partie submergées, marécageuses ou trop arides, où la distribution des eaux est irrégulière, où des bois incultes couvrent toute la surface des terreins qui peuvent produire.

Entrant dans un plus grand détail, je vois que la première couche [1] qui enveloppe le globe est par-tout d’une même substance ; que cette substance qui sert à faire croître & à nourrir les végétaux & les animaux, n’est elle-même qu’un composé de parties animales & végétales détruites, ou plûtôt réduites en petites parties, dans lesquelles l’ancienne organisation n’est pas sensible. Pénétrant plus avant je trouve la vraie terre, je vois des couches de sable, de pierres à chaux, d’argille, de coquillages, de marbres, de gravier, de craie, de plâtre, &c. & je remarque que ces [2] couches sont toûjours posées parallèlement les unes [3] sur les autres, & que chaque couche a la même épaisseur dans toute son étendue : je vois que dans les collines voisines les mêmes matières se trouvent

  1. [note originale] Voyez les preuves, art. 7.
  2. [note originale] Voyez les preuves, art. 7.
  3. [note originale] Voyez les preuves, art. 7.