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Page:Buffon - Histoire naturelle, 1st edition, vol. 1, 1749.djvu/89

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au même niveau, quoique les collines soient séparées par des intervalles profonds & considérables.

J’observe que dans tous les lits de terre & [1] même dans les couches plus solides, comme dans les rochers, dans les carrières de marbres & de pierres, il y a des fentes, que ces fentes sont perpendiculaires à l’horizon, & que dans les plus grandes, comme dans les plus petites profondeurs, c’est une espèce de règle que la Nature suit constamment. Je vois de plus que dans l’intérieur de la terre, sur la cime des monts [2] & dans les lieux les plus éloignez de la mer, on trouve des coquilles, des squelettes de poissons de mer, des plantes marines, &c. qui sont entièrement semblables aux coquilles, aux poissons, aux plantes actuellement vivantes dans la mer, & qui en effet sont absolument les mêmes. Je remarque que ces coquilles pétrifiées sont en prodigieuse quantité, qu’on en trouve dans une infinité d’endroits, qu’elles sont renfermées dans l’intérieur des rochers & des autres masses de marbre & de pierre dure, aussi-bien que dans les craies & dans les terres ; & que non seulement elles sont renfermées dans toutes ces matières, mais qu’elles y sont incorporées, pétrifiées & remplies de la substance même qui les environne : enfin je me trouve convaincu par des observations réitérées que les marbres, les pierres, les craies, les marnes, les argiles, les sables & presque toutes les matières terrestres sont remplies de [3] coquilles & d’autres débris

  1. [note originale] Voyez les preuves, art. 8.
  2. [note originale] Voyez les preuves, art. 8.
  3. [note originale] Voyez les preuves, art. 8.