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Page:Buffon - Histoire naturelle, 1st edition, vol. 1, 1749.djvu/94

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éminences n’ont intérieurement aucune liaison, aucune position régulière, &qu’enfin ces petites collines formées par les volcans ne présentent aux yeux que le désordre d’un tas de matière rejetée confusément ; mais cette espèce d’organisation de la terre que nous découvrons partout, cette situation horizontale & parallèle des couches, ne peuvent venir que d’une cause constante & d’un mouvement réglé & toûjours dirigé de la même façon.

Nous sommes donc assurez par des observations exactes, réitérées & fondées sur des faits incontestables, que la partie sèche du globe que nous habitons a été long-temps fous les eaux de la mer ; par conséquent cette même terre a éprouvé pendant tout ce temps les mêmes mouvemens, les mêmes changemens qu’éprouvent actuellement les terres couvertes par la mer. Il paroît que notre terre a été un fond de mer ; pour trouver donc ce qui s’est passé autrefois sur cette terre, voyons ce qui se passe aujourd’hui sur le fond de la mer, & de là nous tirerons des inductions raisonnables sur la forme extérieure & la composition intérieure des terres que nous habitons.

Souvenons-nous donc que la mer a de tout temps, & depuis la création, un mouvement de flux & de reflux causé principalement par la lune ; que ce mouvement qui dans vingt-quatre heures fait deux fois élever & baisser les eaux, s’exerce avec plus de force fous l’équateur que dans les autres climats. Souvenons-nous aussi que la terre a un mouvement rapide sur son axe, & par conséquent une force centrifuge plus grande à l’équateur que dans