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Page:Buffon - Histoire naturelle, 1st edition, vol. 1, 1749.djvu/95

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toutes les autres parties du globe ; que cela seul, indépendamment des observations actuelles & des mesures, nous prouve qu’elle n’est pas parfaitement sphérique, mais qu’elle est plus élevée sous l’équateur que sous les poles ; & concluons de ces premières observations que quand même on supposeroit que la terre est sortie des mains du Créateur parfaitement ronde en tout sens (supposition gratuite & qui marqueroit bien le cercle étroit de nos idées) son mouvement diurne & celui du flux & du reflux auroient élevé peu à peu les parties de l’équateur, en y amenant successivement les limons, les terres, les coquillages, &c. Ainsi les plus grandes inégalités du globe doivent se trouver & se trouvent en effet voisines de l’équateur ; & comme ce mouvement de flux & de reflux[1] se fait par des alternatives journalières & répétées sans interruption, il est fort naturel d’imaginer qu’à chaque fois les eaux emportent d’un endroit à l’autre une petite quantité de matière, laquelle tombe ensuite comme un sédiment au fond de l’eau, & forme ces couches parallèles & horizontales qu’on trouve par-tout ; car la totalité du mouvement des eaux dans le flux & reflux étant horizontale, les matières entraînées ont nécessairement suivi la même direction & se sont toutes arrangées parallèlement & de niveau.

Mais, dira-t-on, comme le mouvement du flux & reflux est un balancement égal des eaux, une espèce d’oscillation régulière, on ne voit pas pourquoi tout ne seroit pas

  1. Voyez les preuves, art. 12.