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THÉORIE DE LA TERRE.

ARTICLE XI.

Des mers et des lacs.


L’Océan environne de tous côtés les continents ; il pénètre en plusieurs endroits dans l’intérieur des terres, tantôt par des ouvertures assez larges, tantôt par de petits détroits ; il forme des mers méditerranées, dont les unes participent immédiatement à ses mouvements de flux et de reflux, et dont les autres semblent n’avoir rien de commun que la continuité des eaux : nous allons suivre l’Océan dans tous ses contours, et faire en même temps l’énumération de toutes les mers méditerranées ; nous tâcherons de les distinguer de celles qu’on doit appeler golfes, et aussi de celles qu’on devroit regarder comme des lacs.

La mer qui baigne les côtes occidentales de la France fait un golfe entre les terres de l’Espagne et celles de la Bretagne : ce golfe, que les navigateurs appellent le golfe de Biscaye, est fort ouvert, et la pointe de ce golfe la plus avancée dans les terres est entre Baïonne et Saint-Sébastien ; une autre partie du golfe, qui est aussi fort avancée, c’est celle qui baigne les côtes du pays d’Aunis à La Rochelle et à Rochefort. Ce golfe commence au cap d’Ortegal et finit à Brest, où commence un détroit entre la pointe de la Bretagne et le cap Lézard : ce détroit, qui d’abord est assez large, fait un petit golfe dans le terrain de la Normandie, dont la pointe la plus avancée dans les terres est à Avranches ; le détroit continue sur une assez grande largeur jusqu’au Pas-de-Calais, où il est fort étroit, ensuite il s’élargit tout à coup fort consi-