Page:Buffon - Oeuvres completes, 1829, T02.djvu/169

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
163
ART. XI. MERS ET LACS.

me trouvois fort éloigné dans une heure, et enfin par la distance des pointes le long de la terre. »

Ces observations dé M. Deslandes me paroissent décisives, et j’y souscris avec plaisir ; je ne puis même assez le remercier de nous avoir démontré que mes idées sur ce sujet n’étoient justes que pour le général, mais que, dans quelques circonstances, elles souffroient des exceptions. Cependant il n’en est pas moins certain que l’Océan s’est ouvert la porte du détroit de Gibraltar, et que par conséquent l’on ne peut douter que la mer Méditerranée n’ait en même temps pris une grande augmentation par l’irruption de l’Océan. J’ai appuyé cette opinion, non seulement sur le courant des eaux de l’Océan dans la Méditerranée, mais encore sur la nature du terrain et la correspondance des mêmes couches de terre des deux côtés du détroit, ce qui a été remarqué par plusieurs navigateurs instruits. « L’irruption qui a formé la Méditerranée est visible et évidente, ainsi que celle de la mer Noire par le détroit des Dardanelles, où le courant est toujours très violent, et les angles saillants et rentrants des deux bords, très marqués, ainsi que la ressemblance des couches de matières qui sont les mêmes des deux côtés[1]. »

Au reste, l’idée de M. Deslandes, qui considère la mer entre l’Afrique et l’Amérique comme un grand fleuve dont le cours est dirigé vers le nord-ouest, s’accorde parfaitement avec ce que j’ai établi sur le mouvement des eaux venant du pôle austral en plus grande quantité que du pôle boréal. (Add. Buff.)

Parcourons maintenant toutes les côtes du nou-

  1. Fragment d’une lettre écrite à M. de Buffon en 1772.