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THÉORIE DE LA TERRE.

climats n’ont pas été reconnues, non plus que les terres de l’Amérique septentrionale, dont les derniers peuples qui sont connus, sont les Moozemlekis sous le 48e degré, et les Assiniboïls sous le 51e, et les premiers sont beaucoup plus reculés vers l’ouest que les seconds. Tout ce qui est au delà, soit terre, soit mer, dans une étendue de plus de mille lieues en longueur et d’autant en largeur, est inconnu, à moins que les Moscovites dans leurs dernières navigations n’aient, comme ils l’ont annoncé, reconnu une partie de ces climats en partant de Kamtschatka, qui est la terre la plus voisine du côté de l’orient.

L’Océan environne donc toute la terre sans interruption de continuité, et on peut faire le tour du globe en passant à la pointe de l’Amérique méridionale ; mais on ne sait pas encore si l’Océan environne de même la partie septentrionale du globe, et tous les navigateurs qui ont tenté d’aller d’Europe à la Chine par le nord-est ou par le nord-ouest, ont également échoué dans leurs entreprises.

Les lacs diffèrent des mers méditerranées en ce qu’ils ne tirent aucune eau de l’Océan, et qu’au contraire s’ils ont communication avec les mers, ils leur fournissent des eaux : ainsi la mer Noire, que quelques géographes ont regardée comme une suite de la mer Méditerranée, et par conséquent comme une appendice de l’Océan, n’est qu’un lac, parce qu’au lieu de tirer des eaux de la Méditerranée elle lui en fournit, et coule avec rapidité par le Bosphore dans le lac appelé mer de Marmara, et de là par le détroit des Dardanelles dans la mer de la Grèce. La mer Noire a environ deux cent cinquante lieues de longueur sur