Page:Buffon - Oeuvres completes, 1829, T02.djvu/189

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
183
ART. XI. MERS ET LACS.

situé dans la contrée de Kovar, qui reçoit la rivière du pays de Berdoa. Dans l’Amérique septentrionale, où il y a plus de lacs qu’en aucun pays du monde, on n’en connoît pas un de cette espèce, à moins qu’on ne veuille regarder comme tels deux petits amas d’eaux formés par des ruisseaux, l’un auprès de Guatimapo, et l’autre à quelques lieues de Réal-Nuevo, tous deux dans le Mexique : mais dans l’Amérique méridionale, au Pérou, il y a deux lacs consécutifs, dont l’un, qui est le lac Titicaca, est fort grand, qui reçoivent une rivière dont la source n’est pas éloignée de Cusco, et desquels il ne sort aucune autre rivière : il y en a un plus petit dans le Tucuman, qui reçoit la rivière Salta, et un autre un peu plus grand dans le même pays, qui reçoit la rivière de Sant-Iago, et encore trois ou quatre autres entre le Tucuman et le Chili.

Les lacs dont il ne sort aucun fleuve et qui n’en reçoivent aucun, sont en plus grand nombre que ceux dont je viens de parler ; ces lacs ne sont que des espèces de mares où se rassemblent les eaux pluviales, ou bien ce sont des eaux souterraines qui sortent en forme de fontaines dans les lieux bas, où elles ne peuvent ensuite trouver d’écoulement. Les fleuves qui débordent, peuvent aussi laisser dans les terres des eaux stagnantes, qui se conservent aussi pendant longtemps, et qui ne se renouvellent que dans le temps des inondations. La mer, par de violentes agitations, a pu inonder quelquefois de certaines terres, et y former des lacs salés, comme celui de Harlem et plusieurs autres de la Hollande, auxquels il ne paroît pas qu’on puisse attribuer une autre origine ; ou bien la