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THÉORIE DE LA TERRE.

Il y a des lacs qui sont comme des mares qui ne reçoivent aucune rivière, et desquels il n’en sort aucune ; il y en a d’autres qui reçoivent des fleuves et desquels il sort d’autres fleuves, et enfin d’autres qui seulement reçoivent des fleuves. La mer Caspienne et le lac Aral sont de cette dernière espèce ; ils reçoivent les eaux de plusieurs fleuves, et les contiennent : la mer Morte reçoit de même le Jourdain, et il n’en sort aucun fleuve. Dans l’Asie mineure il y a un petit lac de la même espèce qui reçoit les eaux d’une rivière dont la source est auprès de Cogni, et qui n’a, comme les précédents, d’autre voie que l’évaporation pour rendre les eaux qu’il reçoit. Il y en a un beaucoup plus grand en Perse, sur lequel est située la ville de Marago ; il est de figure ovale, et il a environ dix ou douze lieues de longueur sur six ou sept de largeur : il reçoit la rivière de Tauris, qui n’est pas considérable. Il y a aussi un pareil petit lac en Grèce, à douze ou quinze lieues de Lépante. Ce sont là les seuls lacs de cette espèce qu’on connoisse en Asie ; en Europe il n’y en a pas un qui soit un peu considérable. En Afrique il y en a plusieurs, mais qui sont tous assez petits, comme le lac qui reçoit le fleuve Ghir, celui dans lequel tombe le fleuve Zez, celui qui reçoit la rivière de Touguedout, et celui auquel aboutit le fleuve Talilet. Ces quatre lacs sont assez près les uns des autres, et ils sont situés vers les frontières de Barbarie, près des déserts de Zara. Il y en a un autre

    grand lac formé dans le milieu des terres par les eaux des fleuves, puisqu’on n’y trouve que les mêmes poissons et les mêmes coquillages qui habitent les fleuves, et point du tout ceux qui peuplent l’Océan ou la Méditerranée. (Add. Buff.)