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ART. XI. MERS ET LACS.

dans la province d’Arbuta, qui est peut-être le plus grand lac de cette espèce, ayant vingt-cinq lieues environ de longueur sur sept ou huit de largeur. Il y a aussi un de ces lacs à Madagascar près de la côte orientale, environ sous le 29e degré de latitude sud.

En Amérique, dans le milieu de la péninsule de la Floride, il y a un de ces lacs, au milieu duquel est une île appelée Serrope. Le lac de la ville de Mexico est aussi de cette espèce ; et ce lac, qui est à peu près rond, a environ dix lieues de diamètre. Il y en a un autre encore plus grand dans la Nouvelle-Espagne, à vingt-cinq lieues de distance ou environ de la côte de la baie de Campêche, et un autre plus petit dans la même contrée près des côtes de la mer du Sud. Quelques voyageurs ont prétendu qu’il y avoit dans l’intérieur des terres de la Guiane un très grand lac de cette espèce ; ils l’ont appelé le lac d’Or, ou le lac Parime ; ils ont raconté des merveilles de la richesse des pays voisins, et de l’abondance des paillettes d’or qu’on trouvoit dans l’eau de ce lac : ils donnent à ce lac une étendue de plus de quatre cents lieues de longueur, et de plus de cent vingt-cinq de largeur ; il n’en sort, disent-ils, aucun fleuve, et il n’y en entre aucun. Quoique plusieurs géographes aient marqué ce grand lac sur leurs cartes, il n’est pas certain qu’il existe, et il l’est encore bien moins qu’il existe tel qu’ils nous le représentent.

Mais les lacs les plus ordinaires et les plus communément grands, sont ceux qui, après avoir reçu un autre fleuve, ou plusieurs petites rivières, donnent naissance à d’autres grands fleuves. Comme le nombre de ces lacs est fort grand, je ne parlerai que des plus