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ART. XI. MERS ET LACS.

est prouvé que cette hauteur augmente encore, lorsque les vents opposés au détroit se font sentir : il doit donc être prouvé que la baie de Hudson a d’autres communications avec l’Océan que celle qu’on a déjà trouvée.

» Ceux qui ont cherché à expliquer des faits si frappants en supposant une communication de la baie de Hudson avec celle de Baffin, avec le détroit de Davis, se sont manifestement égarés. Ils ne balanceroient pas à abandonner leur conjecture, qui n’a d’ailleurs aucun fondement, s’ils vouloient faire attention que la marée est beaucoup plus basse dans le détroit de Davis, dans la baie de Baffin, que dans celle de Hudson.

» Si les marées qui se font sentir dans le golfe dont il s’agit ne peuvent venir ni de l’Océan Atlantique, ni d’aucune autre mer septentrionale, où elles sont toujours beaucoup plus foibles, on ne pourra s’empêcher de penser qu’elles doivent avoir leur source dans la mer du Sud. Ce système doit tirer un grand appui d’une vérité incontestable, c’est que les plus hautes marées qui se fassent remarquer sur ces côtes, sont toujours causées par les vents du nord-ouest qui soufflent directement contre ce détroit.

» Après avoir constaté, autant que la nature le permet, l’existence d’un passage si long-temps et si inutilement désiré, il reste à déterminer dans quelle partie de la baie il doit se trouver. Tout invite à croire que le welcome à la côte occidentale doit fixer les efforts dirigés jusqu’ici de toutes parts sans choix et sans méthode. On y voit le fond de la mer à la profondeur de onze brasses : c’est un indice que l’eau y vient de quelque océan, parce qu’une semblable transparence