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ART. XIV. VENTS RÉGLÉS.

occident, ce mouvement est tout-à-fait insensible en comparaison de celui que la chaleur du soleil doit produire en raréfiant l’air ; et comme la raréfaction sera toujours plus grande dans les endroits où le soleil est au zénith, il est clair que le courant d’air doit suivre le soleil et former un vent constant et général d’orient en occident. Ce vent souffle continuellement sur la mer dans la zone torride, et dans la plupart des endroits de la terre entre les tropiques : c’est le même vent que nous sentons au lever du soleil ; et en général les vents d’est sont bien plus fréquents et bien plus impétueux que les vents d’ouest ; ce vent général d’orient en occident s’étend même au delà des tropiques, et il souffle si constamment dans la mer Pacifique, que les navires qui vont d’Acapulco aux Philippines font cette route, qui est de plus de deux mille sept cents lieues, sans aucun risque, et, pour ainsi dire, sans avoir besoin d’être dirigés. Il en est de même de la mer Atlantique entre l’Afrique et le Brésil ; ce vent général y souffle constamment. Il se fait sentir aussi entre les Philippines et l’Afrique, mais d’une manière moins constante, à cause des îles et des différents obstacles qu’on rencontre dans cette mer : car il souffle pendant les mois de janvier, février, mars, et avril, entre la côte de Mozambique et l’Inde ; mais pendant les autres mois il cède à d’autres vents ; et quoique ce vent d’est soit moins sensible sur les côtes qu’en pleine mer, et encore moins dans le milieu des continents que sur les côtes de la mer, cependant il y a des lieux où il souffle presque continuellement, comme sur les côtes orientales du Brésil, sur les côtes de Loango en Afrique, etc.