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THÉORIE DE LA TERRE.

le plus étroit de cette mer est depuis la Guinée jusqu’au Brésil, où il n’y a qu’environ cinq cents lieues : cependant les vaisseaux qui partent de la Guinée ne dirigent pas leur cours droit au Brésil ; mais ils descendent du côté du sud, surtout lorsqu’ils partent aux mois de juillet et d’août, à cause des vents de sud-est qui règnent dans ce temps.

Dans la mer Méditerranée le vent souffle de la terre vers la mer, au coucher du soleil, et au contraire de la mer vers la terre au lever, en sorte que le matin c’est un vent du levant, et le soir un vent du couchant. Le vent du midi, qui est pluvieux, et qui souffle ordinairement à Paris, en Bourgogne, et en Champagne, au commencement de novembre, et qui cède à une bise douce et tempérée, produit le beau temps qu’on appelle vulgairement l’été de la Saint-Martin.

Le docteur Lister, d’ailleurs bon observateur, prétend que le vent d’est général qui se fait sentir entre les tropiques pendant toute l’année, n’est produit que par la respiration de la plante appelée lentille de mer, qui est extrêmement abondante dans ces climats, et que la différence des vents sur la terre ne vient que de la différente disposition des arbres et des forêts ; et il donne très sérieusement cette ridicule imagination pour cause des vents, en disant qu’à l’heure de midi le vent est plus fort parce que les plantes ont plus chaud et respirent l’air plus souvent, et qu’il souffle d’orient en occident, parce que toutes les plantes font un peu le tournesol, et respirent toujours du côté du soleil.

D’autres auteurs, dont les vues étoient plus saines, ont donné pour cause de ce vent constant le mouve-