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ART. XIV. VENTS RÉGLÉS.

ment de la terre sur son axe : mais cette opinion n’est que spécieuse, et il est facile de faire comprendre aux gens même les moins initiés en mécanique, que tout fluide qui environneroit la terre ne pourroit avoir aucun mouvement particulier en vertu de la rotation du globe, que l’atmosphère ne peut avoir d’autre mouvement que celui de cette même rotation, et que tout tournant ensemble et à la fois, ce mouvement de rotation est aussi insensible dans l’atmosphère qu’il l’est à la surface de la terre.

La principale cause de ce mouvement constant est, comme nous l’avons dit, la chaleur du soleil ; on peut voir sur cela le traité de Halley dans les Transactions philosophiques ; et en général toutes les causes qui produiront dans l’air une raréfaction ou une condensation considérable, produiront des vents dont les directions seront toujours directes ou opposées aux lieux où sera la plus grande raréfaction ou la plus grande condensation.

La pression des nuages, les exhalaisons de la terre, l’inflammation des météores, la résolution des vapeurs en pluie, etc., sont aussi des causes qui toutes produisent des agitations considérables dans l’atmosphère ; chacune de ces causes se combinant de différentes façons, produit des effets différents : il me paroît donc qu’on tenteroit vainement de donner une théorie des vents, et qu’il faut se borner à travailler à en faire l’histoire : c’est dans cette vue que j’ai rassemblé des faits qui pourront y servir.

Si nous avions une suite d’observations sur la direction, la force, et la variation des vents, dans les différents climats ; si cette suite d’observations étoit exacte