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ART. XIV. VENTS RÉGLÉS.

et continuel sans aucune interruption : la différence de ces effets dépend de la cause que nous venons d’indiquer.

En général, sur la mer, les vents d’est et ceux qui viennent des pôles, sont plus forts que les vents d’ouest et que ceux qui viennent de l’équateur ; dans les terres, au contraire, les vents d’ouest et de sud sont plus ou moins violents que les vents d’est et de nord, suivant la situation des climats. Au printemps et en automne les vents sont plus violents qu’en été ou en hiver, tant sur mer que sur terre ; on peut en donner plusieurs raisons : 1o le printemps et l’automne sont les saisons des plus grandes marées, et par conséquent les vents que ces marées produisent, sont plus violents dans ces deux saisons ; 2o le mouvement que l’action du soleil et de la lune produit dans l’air, c’est-à-dire le flux et le reflux de l’atmosphère, est aussi plus grand dans la saison des équinoxes ; 3o la fonte des neiges au printemps, et la résolution des vapeurs que le soleil a élevées pendant l’été, qui retombent en pluies abondantes pendant l’automne, produisent, ou du moins augmentent les vents ; 4o le passage du chaud au froid, ou du froid au chaud, ne peut se faire sans augmenter ou diminuer considérablement le volume de l’air, ce qui seul doit produire de très grands vents.

On remarque souvent dans l’air des courants contraires : on voit des nuages qui se meuvent dans une direction, et d’autres nuages plus élevés ou plus bas que les premiers, qui se meuvent dans une direction contraire ; mais cette contrariété de mouvement ne dure pas long-temps, et n’est ordinairement produite que par la résistance de quelque nuage à l’action du