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ART. XIV. VENTS RÉGLÉS.

core plus élevés dans les climats chauds ; c’est que, dans cette saison et dans ces climats, la couche de l’évaporation de la terre a plus de hauteur : au contraire, dans les plages glaciales des pôles, où cette évaporation de la chaleur du globe est beaucoup moindre, la couche dense de l’air paroît toucher à la surface de la terre et y retenir les nuages qui ne s’élèvent plus, et enveloppent ces parages d’une brume perpétuelle. (Add. Buff.)

Sur quelques vents qui varient régulièrement.

* Il y a de certains climats et de certaines contrées particulières où les vents varient, mais constamment et régulièrement ; les uns au bout de six mois, les autres après quelques semaines, et enfin d’autres du jour à la nuit ou du soir au matin. J’ai dit, page 254 de ce volume, « qu’à Saint-Domingue il y a deux vents différents, qui s’élèvent régulièrement presque chaque jour ; que l’un est un vent de mer qui vient de l’orient, et que l’autre est un vent de terre qui vient de l’occident. » M. Fresnaye m’a écrit que je n’avois pas été exactement informé. « Les deux vents réguliers, dit-il, qui soufflent à Saint-Domingue, sont tous deux des vents de mer, et soufflent l’un de l’est le matin, et l’autre de l’ouest le soir, qui n’est que le même vent renvoyé ; comme il est évident que c’est le soleil qui le cause, il y a un moment de bourrasque que tout le monde remarque entre une heure et deux de l’après-midi. Lorsque le soleil a décliné, raréfiant l’air de l’ouest, il chasse dans l’est les nuages que le vent du matin avoit confinés dans la partie opposée. Ce