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THÉORIE DE LA TERRE.

sont ces nuages renvoyés, qui, depuis avril et mai jusque vers l’automne, donnent dans la partie du Port-au-Prince les pluies réglées qui viennent constamment de l’est. Il n’y a pas d’habitant qui ne prédise la pluie du soir entre six et neuf heures, lorsque, suivant leur expression, la brise a été renvoyée. Le vent d’ouest ne dure pas toute la nuit, il tombe régulièrement vers le soir ; et c’est lorsqu’il a cessé, que les nuages poussés à l’orient ont la liberté de tomber, dès que leur poids excède un pareil volume d’air : le vent que l’on sent la nuit est exactement un vent de terre qui n’est ni de l’est ni de l’ouest, mais dépend de la projection de la côte. Au Port-au-Prince, ce vent du midi est d’un froid intolérable dans les mois de janvier et de février : comme il traverse la ravine de la rivière froide, il y est modifié[1]. »

Sur les lavanges.

* Dans les hautes montagnes, il y a des vents accidentels qui sont produits par des causes particulières, et notamment par les lavanges. Dans les Alpes, aux environs des glacières, on distingue plusieurs espèces de lavanges. Les unes sont appelées lavanges venteuses, parce qu’elles produisent un grand vent ; elles se forment lorsqu’une neige nouvellement tombée vient à être mise en mouvement, soit par l’agitation de l’air, soit en fondant par dessous au moyen de la chaleur intérieure de la terre : alors la neige se pe-

  1. Note communiquée à M. de Buffon par M. Fresnaye, conseiller au conseil supérieur de Saint-Domingue, en date du 10 mars 1777. (Add. Buff.)