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ART. XVI. VOLCANS ET TREMBLEMENTS DE TERRE.

dans le nord de l’Asie, au delà du fleuve Jénisca et de la rivière de Pésida : mais ces deux derniers volcans ne sont pas bien reconnus.

En Afrique il y a une montagne, ou plutôt une caverne appelée Beniguazeval, auprès de Fez, qui jette toujours de la fumée, et quelquefois des flammes. L’une des îles du cap Vert, appelée l’ile de Fuogue, n’est qu’une grosse montagne qui brûle continuellement : ce volcan rejette, comme les autres, beaucoup de cendres et de pierres ; et les Portugais, qui ont plusieurs fois tenté de faire des habitations dans cette île, ont été contraints d’abandonner leur projet par la crainte des effets du volcan. Aux Canaries, le pic de Ténériffe, autrement appelé la montagne de Teide, qui passe pour être l’une des plus hautes montagnes de la terre, jette du feu, des cendres et de grosses pierres : du sommet coulent des ruisseaux de soufre fondu du côté du sud à travers les neiges ; ce soufre se coagule bientôt, et forme des veines dans la neige, qu’on peut distinguer de fort loin.

En Amérique il y a un très grand nombre de volcans, et surtout dans les montagnes du Pérou, et du Mexique : celui d’Aréquipa est un des plus fameux ; il cause souvent des tremblements de terre plus communs dans le Pérou que dans aucun autre pays du monde. Le volcan de Carrapa et celui de Malahallo sont, au rapport des voyageurs, les plus considérables après celui d’Aréquipa ; mais il y en a beaucoup d’autres dont on n’a pas une connoissance exacte. M. Bouguer, dans la relation qu’il a donnée de son voyage au Pérou, dans le volume des Mémoires de l’Académie de l’année 1744, fait mention de deux volcans, l’un ap-