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THÉORIE DE LA TERRE.

pelé Cotopaxi, et l’autre Pichincha ; le premier est à quelque distance et l’autre est très voisin de la ville de Quito : il a même été témoin d’un incendie de Cotopaxi en 1742, et de l’ouverture qui se fit dans cette montagne d’une nouvelle bouche à feu ; cette éruption ne fit cependant d’autre mal que celui de fondre les neiges de la montagne et de produire ainsi des torrents d’eau si abondants, qu’en moins de trois heures ils inondèrent un pays de dix-huit lieues d’étendue, et renversèrent tout ce qui se trouva sur leur passage.

Au Mexique il y a plusieurs volcans dont les plus considérables sont Popochampèche et Popocatepec : ce fut auprès de ce dernier volcan que Cortez passa pour aller au Mexique, et il y eut des Espagnols qui montèrent jusqu’au sommet, où ils virent la bouche du volcan qui a environ une demi-lieue de tour. On trouve aussi de ces montagnes de soufre à la Guadeloupe, à Tercère et dans les autres îles des Açores ; et si on vouloit mettre au nombre des volcans toutes les montagnes qui fument ou desquelles il s’élève même des flammes, on pourroit en compter plus de soixante : mais nous n’avons parlé que de ces volcans redoutables auprès desquels on n’ose habiter, et qui rejettent des pierres et des matières minérales à une grande distance.

Ces volcans, qui sont en si grand nombre dans les Cordilières, causent, comme je l’ai dit, des tremblements de terre presque continuels, ce qui empêche qu’on y bâtisse avec de la pierre au dessus du premier étage ; et pour ne pas risquer d’être écrasés, les habitants de ces parties du Pérou ne construisent les étages supérieurs de leurs maisons qu’avec des roseaux et du