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THÉORIE DE LA TERRE.

exactement d’une figure conique, et l’on voit dans son intérieur le grand cratère du volcan, duquel il sort continuellement des tourbillons de fumée. L’intérieur de ce cratère est en forme de cône renversé, s’élevant également de tous côtés : il n’est composé que de cendres et d’autres matières brûlées, sorties de la bouche du volcan, qui est au centre du cratère. L’extérieur de ce sommet est fort escarpé ; la neige y est couverte de cendres ; et il y fait un très grand froid. Sur le côté septentrional de cette région de neige, il y a plusieurs petits lacs qui ne dégèlent jamais. En général, le terrain de cette dernière zone est assez égal et d’une même pente, excepté dans quelques endroits ; et ce n’est qu’au dessous de cette région de neige qu’il se trouve un grand nombre d’inégalités, d’éminences, et de profondeurs produites par les éruptions, et que l’on voit les collines et les montagnes plus ou moins nouvellement formées, et composées de matières rejetées par ces différentes bouches à feu.

Le cratère du sommet de l’Etna, en 1770, avoit, selon M. Brydone, plus d’une lieue de circonférence, et les auteurs anciens et modernes lui ont donné des dimensions très différentes : néanmoins tous ces auteurs ont raison, parce que toutes les dimensions de cette bouche à feu ont changé ; et tout ce que l’on doit inférer de la comparaison des différentes descriptions qu’on en a faites c’est que le cratère, avec ses bords, s’est éboulé quatre fois depuis six ou sept cents ans. Les matériaux dont il est formé retombent dans les entrailles de la montagne, d’où ils sont ensuite rejetés par de nouvelles éruptions qui forment