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ART. XVI. VOLCANS ET TREMBLEMENTS DE TERRE.

un autre cratère, lequel s’augmente et s’élève par degrés, jusqu’à ce qu’il retombe de nouveau dans le même gouffre du volcan.

Ce haut sommet de la montagne n’est pas le seul endroit où le feu souterrain ait fait éruption ; on voit, dans tout le terrain qui forme la croupe de l’Etna, et jusqu’à de très grandes distances du sommet, plusieurs autres cratères qui ont donné passage au feu, et qui sont environnés de morceaux de rochers qui en sont sortis dans différentes éruptions. On peut même compter plusieurs collines, toutes formées par l’éruption de ces petits volcans qui environnent le grand ; chacune de ces collines offre à son sommet une coupe ou cratère, au milieu duquel on voit la bouche ou plutôt le gouffre profond de ces volcans particuliers. Chaque éruption de l’Etna a produit une nouvelle montagne ; et peut-être, dit M. Brydone, que leur nombre serviroit mieux que toute autre méthode à déterminer celui des éruptions de ce fameux volcan.

La ville de Catane, qui est au bas de la montagne, a souvent été ruinée par le torrent des laves qui sont sorties du pied de ces nouvelles montagnes, lorsqu’elles se sont formées. En montant de Catane à Nicolosi, on parcourt douze milles de chemin dans un terrain formé d’anciennes laves, et dans lequel on voit des bouches de volcans éteints, qui sont à présent des terres couvertes de blé, de vignobles, et de vergers. Les laves qui forment cette région proviennent de l’éruption de ces petites montagnes qui sont répandues partout sur les flancs de l’Etna : elles sont toutes sans exception d’une figure régulière, soit hémisphérique, soit conique : chaque éruption crée or-