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THÉORIE DE LA TERRE.

paississant vers sa base, et dont le bord supérieur a deux pieds de largeur. Le fond de ce premier bassin est couvert d’une matière jaune, verdâtre, sulfureuse, durcie, et chaude, sans être ardente, qui, par différentes crevasses, laisse sortir de la fumée.

» Dans le milieu de ce premier bassin, on en voit un second, qui a moitié de la circonférence du premier, et pareillement la moitié de sa profondeur ; son fond est couvert d’une matière brune, noirâtre, telle que les laves les plus fraîches qui se trouvent sur la route.

» Dans ce second bassin s’élève un monticule creux dans son intérieur, ouvert dans sa cime, et pareillement ouvert depuis sa cime jusqu’à sa base, vers le côté de la montagne où l’on monte. Cette ouverture latérale peut avoir à la cime vingt pieds, et à la base quatre pieds de largeur. La hauteur du monticule est environ de quarante pieds ; le diamètre de sa base peut en avoir autant, et celui de l’ouverture de sa cime la moitié.

» Cette base, élevée au dessus du second bassin d’environ vingt pieds, forme un troisième bassin actuellement rempli d’une matière liquide et ardente, dont le coup d’œil est entièrement semblable au métal fondu qu’on voit dans les fourneaux d’une fonderie. Cette matière bouillonne continuellement avec violence ; son mouvement a l’apparence d’un lac médiocrement agité, et le bruit qu’il produit est semblable à celui des vagues.

» De minute en minute, il se fait de cette matière des élans comme ceux d’un gros jet d’eau ou de plusieurs jets d’eau réunis ensemble. Ces élans produisent une gerbe ardente qui s’élève à la hauteur de