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ART. XVI. VOLCANS ET TREMBLEMENTS DE TERRE.

15 juillet de cette même année 1755 : je vais la rapporter, comme pouvant servir à fixer les idées sur ce que l’on doit présumer et craindre des effets de ce volcan, dont la puissance me paroît être bien affoiblie. « Rendu au pied du Vésuve, distant de Naples de deux lieues, on monte pendant une heure et demie sur des ânes, et l’on en emploie autant pour faire le reste du chemin à pied ; c’en est la partie la plus escarpée et la plus fatigante ; on se tient à la ceinture de deux hommes qui précédent, et l’on marche dans les cendres et dans les pierres anciennement élancées.  » Chemin faisant, on voit les laves des différentes éruptions : la plus ancienne qu’on trouve, dont l’âge est incertain, mais à qui la tradition donne deux cents ans, est de couleur gris de fer, et a toutes les apparences d’une pierre ; elle s’emploie actuellement pour le pavé de Naples et pour certains ouvrages de maçonnerie. On en trouve d’autres, qu’on dit être de soixante, de quarante et de vingt ans ; la dernière est de l’année 1752… Ces différentes laves, à l’exception de la plus ancienne, ont de loin l’apparence d’une terre brune, noirâtre, raboteuse, plus ou moins fraîchement labourée. Vue de près, c’est une matière absolument semblable à celle qui reste du fer épuré dans les fonderies ; elle est plus ou moins composée de terre et de minéral ferrugineux, et approche plus ou moins de la pierre.

» Arrivé à la cime qui, avant les éruptions, étoit solide, on trouve un premier bassin, dont la circonférence, dit-on, a deux milles d’Italie, et dont la profondeur paroît avoir quarante pieds, entouré d’une croûte de terre de cette même hauteur, qui va en s’é-