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ART. XVI. VOLCANS ET TREMBLEMENTS DE TERRE.

rieure de la montagne en ont aussi diminué l’élévation par les parties qu’elles ont détachées du sommet, et qui ont roulé dans le gouffre. »

D’après tous ces exemples, si nous considérons la forme extérieure que nous présentent la Sicile et les autres terres ravagées par le feu, nous reconnoîtrons évidemment qu’il n’existe aucun volcan simple et purement isolé. La surface de ces contrées offre partout une suite et quelquefois une gerbe de volcans. On vient de le voir au sujet de l’Etna, et nous pouvons en donner un second exemple dans l’Hécla. L’Islande, comme la Sicile, n’est en grande partie qu’un groupe de volcans, et nous allons le prouver par les observations.

L’Islande entière ne doit être regardée que comme une vaste montagne parsemée de cavités profondes, cachant dans son sein des amas de minéraux, de matières vitrifiées et bitumineuses, et s’élevant de tous côtés du milieu de la mer qui la baigne, en forme d’un cône court et écrasé. Sa surface ne présente à l’œil que des sommets de montagnes blanchis par des neiges et des glaces, et plus bas l’image de la confusion et du bouleversement. C’est un énorme monceau de pierres et de rochers brisés, quelquefois poreux et à demi calcinés, effrayants par la noirceur et les traces de feu qui y sont empreintes. Les fentes et les creux de ces rochers ne sont remplis que d’un sable rouge, et quelquefois noir ou blanc ; mais dans les vallées que les montagnes forment entre elles, on trouve des plaines agréables.

La plupart des jokuts, qui sont des montagnes de médiocre hauteur, quoique couvertes de glaces, et qui sont dominées par d’autres montagnes plus éle-