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THÉORIE DE LA TERRE.

étoit calciné ; qu’après en avoir brisé quelques morceaux, il trouva, dans l’intérieur, des parties sulfureuses si bien caractérisées, qu’il ne douta plus de l’ancienne existence de ces volcans éteints aujourd’hui.

M. Valmont de Bomare a observé, dans le territoire de Cologne, les vestiges de plusieurs volcans éteints.

Je pourrois citer un très grand nombre d’autres exemples qui tous concourent à prouver que le nombre des volcans éteints est peut-être cent fois plus grand que celui des volcans actuellement agissants, et l’on doit observer qu’entre ces deux états il y a, comme dans tous les autres effets de la nature, des états mitoyens, des degrés, et des nuances dont on ne peut saisir que les principaux points. Par exemple, les solfatares ne sont ni des volcans agissants, ni des volcans éteints, et semblent participer des deux. Personne ne les a mieux décrites qu’un de nos savants académiciens, M. Fougeroux de Bondaroy, et je vais rapporter ici ses principales observations.

« La solfatare située à quatre milles de Naples à l’ouest, et à deux milles de la mer, est fermée par des montagnes qui l’entourent de tous côtés. Il faut monter pendant environ une demi-heure avant que d’y arriver. L’espace compris entre les montagnes forme un bassin d’environ douze cents pieds de longueur sur huit cents pieds de largeur. Il est dans un fond par rapport à ces montagnes, sans cependant être aussi bas que le terrain qu’on a été obligé de traverser pour y arriver. La terre qui forme le fond de ce bassin est un sable très fin, uni, et battu ; le terrain