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ART. XVI. VOLCANS ET TREMBLEMENTS DE TERRE.

» L’un de ces lacs, suivant la corde que nous avons été obligés de filer, a en certains endroits jusqu’à soixante, soixante-dix, ou quatre-vingts brasses… On voit sur ces eaux plusieurs petites îles flottantes, qui changent quelquefois de place… elles sont produites par des plantes réduites en une espèce de tourbe, sur lesquelles les eaux, quoique corrosives, n’ont plus de prise…

» J’ai trouvé la chaleur de ces eaux de 20 degrés, tandis que le thermomètre à l’air libre étoit à 18 degrés ; ainsi les observations que nous avons faites n’indiquent qu’une très foible chaleur dans ces eaux… elles exhalent une odeur fort désagréable… et cette vapeur change la couleur des végétaux et celle du cuivre.

» La solfatare de Viterbe, dit M. l’abbé Mazéas, n’a une embouchure que de trois à quatre pieds ; ses eaux bouillonnent et exhalent une odeur de foie de soufre, et pétrifient aussi leurs canaux, comme celle de Tivoli… Leur chaleur est au degré de l’eau bouillante, quelquefois au dessous… Des tourbillons de fumée qui s’en élèvent quelquefois, annoncent une chaleur plus grande ; et néanmoins le fond du bassin est tapissé des mêmes plantes qui croissent au fond des lacs et des marais : ces eaux produisent du vitriol dans les terrains ferrugineux, etc.

» Dans plusieurs montagnes de l’Apennin, et principalement celles qui sont sur le chemin de Bologne à Florence, on trouve des feux ou simplement des vapeurs qui n’ont besoin que de l’approche d’une flamme pour brûler elles-mêmes…

» Les feux de la montagne Cenida, proche Pietra-