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THÉORIE DE LA TERRE.

mala, sont placés à différentes hauteurs de la montagne, sur laquelle on compte quatre bouches à feu qui jettent des flammes… Un de ces feux est dans un espace circulaire entouré de buttes… La terre y paroît brûlée, et les pierres sont plus noires que celles des environs ; il en sort çà et là une flamme bleue, vive, ardente, claire, qui s’élève à trois ou quatre pieds de hauteur… Mais au delà de l’espace circulaire on ne voit aucun feu, quoiqu’à plus de soixante pieds du centre des flammes, on s’aperçoive encore de la chaleur que conserve le terrain…

» Le long d’une fente ou crevasse voisine du feu, on entend un bruit sourd comme seroit celui d’un vent qui traverseroit un souterrain… Près de ce lieu on trouve deux sources d’eau chaude… Ce terrain, dans lequel le feu existe depuis du temps, n’est ni enfoncé ni relevé… On ne voit près du foyer aucune pierre de volcan, ni rien qui puisse annoncer que ce feu ait jeté ; cependant des monticules près de cet endroit rassemblent tout ce qui peut prouver qu’elles ont été anciennement formées ou au moins changées par les volcans… En 1767, on ressentit même des secousses de tremblements de terre dans les environs, sans que le feu changeât, ni qu’il donnât plus ou moins de fumée.

» Environ à dix lieues de Modène, dans un endroit appelé Barigazzo, il y a encore cinq ou six bouches où paroissent des flammes dans certains temps, qui s’éteignent par un vent violent : il y a aussi des vapeurs qui demandent l’approche d’un corps enflammé pour prendre feu… Mais, malgré les restes non équivoques d’anciens volcans éteints, qui subsistent dans