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THÉORIE DE LA TERRE.

même sur le cours de tous les anciens torrents de lave. Les dévastations causées par les volcans sont donc limitées par le temps ; et comme la nature tend toujours plus à produire qu’à détruire, elle répare, dans l’espace de quelques siècles, les dévastations du feu sur la terre, et lui rend sa fécondité en se servant même des matériaux lancés pour la destruction. (Add. Buff.)

ARTICLE XVII.

Des îles nouvelles, des cavernes, des fentes perpendiculaires, etc.


Les îles nouvelles se forment de deux façons, ou subitement par l’action des feux souterrains, ou lentement par le dépôt du limon des eaux. Nous parlerons d’abord de celles qui doivent leur origine à la première de ces deux causes. Les anciens historiens et les voyageurs modernes rapportent à ce sujet des faits, de la vérité desquels on ne peut guère douter. Sénèque assure que de son temps l’île de Thérasie[1] parut tout d’un coupa la vue des mariniers. Pline rapporte qu’autrefois il y eut treize îles dans la mer Méditerranée qui sortirent en même temps du fond des eaux, et que Rhodes et Délos sont les principales de ces treize îles nouvelles ; mais il paroît par ce qu’il en dit, et par ce qu’en disent aussi Amien Marcellin, Philon, etc., que ces treize îles n’ont pas été produites par un tremblement de terre, ni par une explosion souterraine : elles étoient auparavant cachées sous les eaux ; et la mer en s’abaissant a laissé, disent-ils, ces îles à

  1. Aujourd’hui Santorin.