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THÉORIE DE LA TERRE.

trouve au fond des mers, comme à la surface de la terre.

Si même on y fait attention, on trouvera plusieurs rapports entre les volcans de terre et les volcans de mer ; les uns et les autres ne se trouvent que dans les sommets des montagnes. Les îles des Açores et celles de l’Archipel ne sont que des pointes de montagnes, dont les unes s’élèvent au dessus de l’eau, et les autres sont au dessous. On voit par la relation de la nouvelle île des Açores, que l’endroit d’où sortoit la fumée, n’étoit qu’à quinze brasses de profondeur sous l’eau ; ce qui, étant comparé avec les profondeurs ordinaires de l’Océan, prouve que cet endroit même est un sommet de montagne. On en peut dire tout autant du terrain de la nouvelle île auprès de Santorin : il n’étoit pas à une grande profondeur sous les eaux, puisqu’il y avoit des huîtres attachées aux rochers qui s’élevèrent. Il paroît aussi que ces volcans de mer ont quelquefois, comme ceux de terre, des communications souterraines, puisque le sommet du volcan du pic de Saint-George, dans l’île de Pic, s’abaissa lorsque la nouvelle île des Açores s’éleva. On doit encore observer que ces nouvelles îles ne paroissent jamais qu’auprès des anciennes, et qu’on n’a point d’exemple qu’il s’en soit élevé de nouvelles dans les hautes mers : on doit donc regarder le terrain où elles sont comme une continuation de celui des îles voisines ; et lorsque ces îles ont des volcans, il n’est pas étonnant que le terrain qui en est voisin contienne des matières propres à en former, et que ces matières viennent à s’enflammer, soit par la seule fermentation, soit par l’action des vents souterrains.

Au reste, les îles produites par l’action du feu et