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des tremblements de terre sont en petit nombre, et ces événements sont rares ; mais il y a un nombre infini d’îles nouvelles produites par les limons, les sables, et les terres que les eaux des fleuves ou de la mer entraînent et transportent en différents endroits. À l’embouchure de toutes les rivières, il se forme des amas de terre et des bancs de sable, dont l’étendue devient souvent assez considérable pour former des îles d’une grandeur médiocre. La mer, en se retirant et en s’éloignant de certaines côtes, laisse à découvert les parties les plus élevées du fond, ce qui forme autant d’îles nouvelles ; et de même en s’étendant sur de certaines plages, elle en couvre les parties les plus basses, et laisse paroître les parties les plus élevées qu’elle n’a pu surmonter, ce qui fait encore autant d’îles ; et on remarque en conséquence qu’il y a fort peu d’îles dans le milieu des mers, et qu’elles sont presque toutes dans le voisinage des continents, où la mer les a formées, soit en s’éloignant, soit en s’approchant de ces différentes contrées.

L’eau et le feu, dont la nature est si différente et même si contraire, produisent donc des effets semblables, ou du moins qui nous paroissent être tels, indépendamment des productions particulières de ces deux éléments, dont quelques unes se ressemblent au point de s’y méprendre, comme le cristal et le verre, l’antimoine naturel et l’antimoine fondu, les pépites naturelles des mines, et celles qu’on fait artificiellement par la fusion, etc. Il y a dans la nature une infinité de grands effets que l’eau et le feu produisent, qui sont assez semblables pour qu’on ait de la peine à les distinguer. L’eau, comme on l’a vu,