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THÉORIE DE LA TERRE.

a produit les montagnes et formé la plupart des îles ; le feu a élevé quelques collines et quelques îles : il en est de même des cavernes, des fentes, des ouvertures, des gouffres, etc. ; les unes ont pour origine les feux souterrains, et les autres les eaux tant souterraines que superficielles.

Les cavernes se trouvent dans le montagnes, et peu ou point du tout dans les plaines ; il y en a beaucoup dans les îles de l’Archipel et dans plusieurs autres îles, et cela parce que les îles ne sont en général que des dessus de montagnes. Les cavernes se forment, comme les précipices, par l’affaissement des rochers, ou, comme les abîmes, par l’action du feu : car pour faire d’un précipice ou d’un abîme une caverne, il ne faut qu’imaginer des rochers contre-buttés et faisant voûte par dessus ; ce qui doit arriver très souvent, lorsqu’ils viennent à être ébranlés et déracinés. Les cavernes peuvent être produites par les mêmes causes qui produisent les ouvertures, les ébranlements, et les affaissements des terres ; et ces causes sont les explosions des volcans, l’action des vapeurs souterraines et les tremblements de terre ; car ils font des bouleversements et des éboulements qui doivent nécessairement former des cavernes, des trous, des ouvertures, et des anfractuosités de toute espèce.

La caverne de Saint-Patrice en Irlande n’est pas aussi considérable qu’elle est fameuse ; il en est de même de la grotte du Chien en Italie, et de celle qui jette du feu dans la montagne de Beniguazeval au royaume de Fez. Dans la province de Derby en Angleterre, il y a une grande caverne fort considérable, et beaucoup plus grande que la fameuse caverne de