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THÉORIE DE LA TERRE.

celui des îles du cap Vert, et en général le terrain de presque toutes les petites îles, est, à l’intérieur, creux et caverneux en plusieurs endroits, parce que ces îles ne sont, comme nous l’avons dit, que des pointes de montagnes, où il s’est fait des éboulements considérables, soit par l’action des volcans, soit par celle des eaux, des gelées, et des autres injures de l’air. Dans les Cordilières, où il a plusieurs volcans et où les tremblements de terre sont fréquents, il y a aussi un grand nombre de cavernes, de même que dans le volcan de l’île de Banda, dans le mont Ararath, qui est un ancien volcan, etc.

Le fameux labyrinthe de l’île de Candie n’est pas l’ouvrage de la nature toute seule ; M. de Tournefort assure que les hommes y ont beaucoup travaillé : et on doit croire que cette caverne n’est pas la seule que les hommes aient augmentée ; ils en forment même tous les jours de nouvelles en fouillant les mines et les carrières ; et lorqu’elles sont abandonnées pendant un très long espace de temps, il n’est pas fort aisé de reconnoître si ces excavations ont été produites par la nature, ou faites de la main des hommes. On connoît des carrières qui sont d’une étendue très considérable, celle de Maestricht, par exemple, où l’on dit que cinquante mille personnes peuvent se réfugier, et qui est soutenue par plus de mille piliers, qui ont vingt ou vingt-quatre pieds de hauteur ; l’épaisseur de terre et de rocher qui est au dessus est de plus de vingt-cinq brasses. Il y a, dans plusieurs endroits de cette carrière, de l’eau et de petits étangs où l’on peut abreuver du bétail, etc. Les mines de sel de Pologne forment des excavations encore plus grandes que