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cules pourront s’engrener plus exactement, s’unir plus intimement ; et alors il s’en formera des congélations qui auront à peu près la dureté de la pierre et un peu de transparence, et l’on trouvera dans ces carrières, sur la superficie des blocs, des incrustations pierreuses disposées en ondes, qui remplissent entièrement les joints horizontaux.

Dans les grottes et dans les cavités des rochers, qu’on doit regarder comme les bassins et les égouts des fentes perpendiculaires, la direction diverse des filets d’eau qui charrient la matière lapidifique donne aux concrétions qui en résultent des formes différentes ; ce sont ordinairement des culs-de-lampe et des cônes renversés qui sont attachés à la voûte, ou bien ce sont des cylindres creux et très blancs formés par des couches presque concentriques à l’axe du cylindre ; et ces congellatioan descendent quelquefois jusqu’à terre, et forment dans ces lieux souterrains des colonnes et mille autres figures aussi bizarres que les noms qu’il a plu aux naturalistes de leur donner : tels sont ceux de stalactites, stalagmites, ostéocolles, etc.

Enfin, lorsque ces sucs concrets sortent immédiatement d’une matière très dure, comme des marbres et des pierres dures, la matière lapidifique que l’eau charrie étant aussi homogène qu’elle peut l’être, et l’eau en ayant, pour ainsi dire, plutôt dissous que détaché les petites parties constituantes, elle prend, en s’unissant, une figure constante et régulière ; elle forme des colonnes à pans, terminées par une pointe triangulaire, qui sont transparentes, et composées de couches obliques : c’est ce qu’on appelle sparr ou spalt. Ordinairement cette matière est transparente et sans