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fond du sable vitrifiable : j’en rapporterai d’autres exemples dans mon discours sur les minéraux.

On peut observer, dans la plupart des rochers découverts, que les parois des fentes perpendiculaires se correspondent aussi exactement que celles d’un morceau de bois fendu ; et cette correspondance se trouve aussi bien dans les fentes étroites que dans les plus larges. Dans les grandes carrières de l’Arabie, qui sont presque toutes de granite, ces fentes ou séparations perpendiculaires sont très sensibles et très fréquentes ; et quoiqu’il y en ait qui aient jusqu’à vingt et trente aunes de large, cependant les côtés se rapportent exactement, et laissent une profonde cavité entre les deux. Il est assez ordinaire de trouver dans les fentes perpendiculaires des coquilles rompues en deux, de manière que chaque morceau demeure attaché à la pierre de chaque côté de la fente ; ce qui fait voir que ces coquilles étoient placées dans le solide de la couche horizontale lorsqu’elle étoit continue, et avant que la fente s’y fût faite.

Il y a de certaines matières dans lesquelles les fentes perpendiculaires sont fort larges, comme dans les carrières que cite M. Shaw ; c’est peut-être ce qui fait qu’elles y sont moins fréquentes. Dans les carrières de roc vif et de granite, les pierres peuvent se tirer en très grandes masses : nous en connoissons des morceaux, comme les grands obélisques et les colonnes qu’on voit à Rome en tant d’endroits, qui ont plus de soixante, quatre-vingts, cent, et cent cinquante pieds de longueur sans aucune interruption ; ces énormes blocs sont tous d’une seule pierre continue. Il paroît que ces masses de granite ont été travaillées dans la