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THÉORIE DE LA TERRE.

posées et placées dans les couches de terre ou de pierre, voici ce qu’en dit Woodward : « Tous les coquillages qui se trouvent dans une infinité de couches de terres et de bancs de rochers, sur les plus hautes montagnes et dans les carrières et les mines les plus profondes, dans les cailloux de cornaline, de calcédoine, etc., et dans les masses de soufre, de marcassites, et d’autres matières minérales et métalliques, sont remplis de la matière même qui forme les bancs ou les coucbes, ou les masses qui les renferment, et jamais d’aucune matière hétérogène. La pesanteur spécifique des différentes espèces de sable ne diffère que très peu, étant généralement, par rapport à l’eau, comme 2 49 ou 2 916 à 1 ; et les coquilles de pétoncle, qui sont à peu près de la même pesanteur, s’y trouvent ordinairement renfermées en grand nombre, tandis qu’on a de la peine à y trouver des écailles d’huîtres, dont la pesanteur spécifique n’est environ que comme 2 13 à 1, de hérissons de mer, dont la pesanteur n’est que comme 2 ou 2 18 à 1, ou d’autres espèces de coquilles plus légères : mais au contraire, dans la craie, qui est plus légère que la pierre, n’étant à la pesanteur de l’eau que comme environ 2 110 à 1, on ne trouve que des coquilles de hérissons de mer et d’autres espèces de coquilles plus légères. »

Il faut observer que ce que dit ici Woodward ne doit pas être regardé comme règle générale ; car on trouve des coquilles plus légères et plus pesantes dans les mêmes matières ; par exemple, des pétoncles, des huîtres, et des oursins dans les mêmes pierres et dans les mêmes terres ; et même on peut voir au Cabinet du Roi un pétoncle pétrifié en cornaline, et des our-