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ART. VIII. PRODUCTIONS DE LA MER.

sins pétrifiés en agate : ainsi la différence de la pesanteur spécifique des coquilles n’a pas influé, autant que le prétend Woodward, sur le lieu de leur position dans les couches de terre ; et la vraie raison pourquoi les coquilles d’oursins, et d’autres aussi légères, se trouvent plus abondamment dans les craies, c’est que la craie n’est qu’un détriment de coquilles, et que celles des oursins étant plus légères, moins épaisses, et plus friables que les autres, elles auront été aisément réduites en poussière et en craie ; en sorte qu’il ne se trouve des couches de craie que dans les endroits où il y avoit anciennement sous les eaux de la mer une grande abondance de ces coquilles légères, dont les débris ont formé la craie dans laquelle nous trouvons celles qui, ayant résisté au choc et aux frottements, se sont conservées tout entières, ou du moins en parties assez grandes pour que nous puissions les reconnoître.

Nous traiterons ceci plus à fond dans notre discours sur les minéraux ; contentons-nous seulement d’avertir ici qu’il faut encore donner une modification aux expressions de Woodward : il paroît dire qu’on trouve des coquilles dans les cailloux, dans les cornalines, dans les calcédoines, dans les mines, dans les masses de soufre, aussi souvent et en aussi grand nombre que dans les autres matières, au lieu que la vérité est qu’elles sont très rares dans toutes les matières vitrifiables ou purement inflammables, et qu’au contraire elles sont en prodigieuse abondance dans les craies, dans les marnes, dans les marbres, et dans les pierres : en sorte que nous ne prétendons pas dire ici qu’absolument les coquilles les plus légères sont dans