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THÉORIE DE LA TERRE.

de Thorne, et ensuite par la rivière d’Are. Ainsi les marbres et les pierres calcaires se trouvent, comme l’on voit, à une très grande hauteur dans cette partie des Alpes.

M. Cappeler, en faisant des recherches sur le mont Grimsel (dans les Alpes), a observé que les collines et les monts peu élevés qui confinent aux vallées, sont en bonne partie composés de pierre de taille ou pierre mollasse, d’un grain plus ou moins fin et plus ou moins serré. Les sommités des monts sont composées, pour la plupart, de pierre à chaux de différentes couleurs et dureté : les montagnes plus élevées que ces rochers calcaires sont composées de granites et d’autres pierres qui paroissent tenir de la nature du granite et de celle de l’émeri ; c’est dans ces pierres graniteuses que se fait la première génération du cristal de roche, au lieu que dans les bancs de pierre à chaux qui sont au dessous, l’on ne trouve que des concrétions calcaires et des spaths. En général, on a remarqué sur toutes les coquilles, soit fossiles, soit pétrifiées, qu’il y a certaines espèces qui se rencontrent constamment ensemble, tandis que d’autres ne se trouvent jamais dans ces mêmes endroits. Il en est de même dans la mer, où certaines espèces de ces animaux testacés se tiennent constamment ensemble, de même que certaines plantes croissent toujours ensemble, à la surface de la terre[1].

On a prétendu trop généralement qu’il n’y avoit point de coquilles ni d’autres productions de la mer sur les plus hautes montagnes. Il est vrai qu’il y a plu-

  1. Lettres philosophiques de M. Bourguet. Bibliothèque raisonnée, mois d’avril, mai, et juin 1730.