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THÉORIE DE LA TERRE.

siciens, pour qu’ils puissent compter sur les résultats qu’il présente.

Sur la formation des montagnes.

* Toutes les vallées et tous les vallons de la surface de la terre, ainsi que toutes les montagnes et, les collines ; ont eu deux causes primitives : la première est le feu, et la seconde l’eau. Lorsque la terre a pris sa consistance, il s’est élevé à sa surface un grand nombre d’aspérités, il s’est fait des boursoufflures comme dans un bloc de verre ou de métal fondu. Cette première cause a donc produit les premières et les plus hautes montagnes qui tiennent par leur base à la roche intérieure du globe, et sous lesquelles, comme partout ailleurs, il a dû se trouver des cavernes qui se sont affaissées en différents temps : mais, sans considérer ce second événement de l’affaissement des cavernes, il est certain que, dans le premier temps où la surface de la terre s’est consolidée, elle étoit sillonnée partout de profondeurs et d’éminences uniquement produites par l’action du premier refroidissement. Ensuite, lorsque les eaux se sont dégagées de l’atmosphère, ce qui est arrivé dès que la terre a cessé d’être brûlante au point de les rejeter en vapeurs, ces mêmes eaux ont couvert toute la surface de la terre actuellement habitée jusqu’à la hauteur de 2000 toises ; et, pendant leur long séjour sur nos continents, le mouvement du flux et du reflux et celui des courants ont changé la disposition et la forme des montagnes et des vallées primitives. Ces mouvements auront formé des collines dans les vallées, ils auront recou-