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ART. IX. INÉGALITÉS DE LA TERRE.

vert et environné de nouvelles couches de terre le pied et les croupes des montagnes ; et les courants auront creusé des sillons, des vallons, dont tous les angles se correspondent. C’est à ces deux causes, dont l’une est bien plus ancienne que l’autre, qu’il faut rapporter la forme extérieure que nous présente la surface de la terre. Ensuite, lorsque les mers se sont abaissées, elles ont produit des escarpements du côté de l’occident où elles s’écouloient le plus rapidement, et ont laissé des pentes douces du côté de l’orient.

Les éminences qui ont été formées par le sédiment et les dépôts de la mer, ont une structure bien différente de celles qui doivent leur origine au feu primitif : les premières sont toutes disposées par couches horizontales et contiennent une infinité de productions marines ; les autres, au contraire, ont une structure moins régulière et ne renferment aucun indice de productions de la mer. Ces montagnes de première et de seconde formation n’ont rien de commun que les fentes perpendiculaires qui se trouvent dans les unes comme dans les autres ; mais ces fentes sont un effet commun de deux causes bien différentes. Les matières vitrescibles, en se refroidissant, ont diminué de volume, et se sont par conséquent fendues de distance en distance : celles qui sont composées de matières calcaires amenées par les eaux, se sont fendues par le dessèchement.

J’ai observé plusieurs fois sur les collines isolées, que le premier effet des pluies est de dépouiller peu à peu leur sommet et d’en entraîner les terres, qui forment au pied de la colline une zone uniforme et très épaisse de bonne terre, tandis que le sommet est de-